L'organisation du travail
Les lieux et les postes de travail sont pensés environnement
La stratégie verte commence avec l’organisation des lieux de travail, j’aurais envie de dire : aux vestiaires. Toute structure de gestion de l’environnement, toute formation des collaborateurs, en bref tout effort pour l’environnement qui ne soit pas corroboré par l’organisation des lieux et des postes de travail est condamné à rester une affaire extérieure à l’entreprise.
Les responsables actuels de nos vieilles industries ont dans ce domaine un héritage difficile à assumer et qu’ils doivent essayer d’infléchir tant bien que mal.
Il n’y a qu’à comparer Boulogne-Billancourt et Kalmar pour comprendre que les fondateurs des deux partenaires potentiels Renault et Volvo n’avaient pas la même conception de l’organisation de l’environnement du travail. L’échec du mariage est autant un échec de culture environnementale que de fusion financière et économique.
La laideur, la misère physique des lieux, la pollution qui semblent toujours aller de pair, ne sont pas une fatalité de l’industrie ni même du tertiaire, qui fournit également quelques beaux spécimens d’horreurs.
En même temps que Renault ravageait de façon inconsciente et irresponsable les rives de la Seine en créant un univers de travail pour le moins mal pensé en termes d’environnement, le fondateur des laboratoires Débat réalisait, à quelques encablures de là, un univers de travail qui, dès le début du siècle et jusqu’à aujourd’hui, s’intégre à la fois dans l’environnement et dans une organisation esthétique et économique exemplaire.
Que l’industrie pharmaceutique soit moins polluante que la construction automobile est un fait, mais Volvo est là pour rappeler que l’on peut concevoir autrement le rapport entreprise-environnement, et il y a malheureusement encore des laboratoires pharmaceutiques qui démontrent jusque dans leurs bâtiments que le souci de l’environnement est loin d’être leur préoccupation première.
L’environnement est valorisé comme principe d’organisation
Que ce soit dans les postes de travail ou dans l’exécution quotidienne des tâches, le respect ou l’amélioration de la qualité de l’environnement peuvent être considérés comme une contrainte ou au contraire comme l’un des objectifs de l’activité industrielle et tertiaire.
C’est au niveau de la maîtrise, des agents et des contre-maîtres que se joue l’image GDF, beaucoup plus qu’au niveau des responsables de la communication ou au niveau des responsables des grands travaux.
Valoriser l’environnement comme principe d’organisation consiste à faire planifier et exécuter, dans ce cas précis, les travaux de réfection de canalisation ou de contrôle par des agents conscients de leur responsabilité dans tel site urbain, dans telle campagne, réfléchissant au minimum de dégâts qu’ils pourraient causer à l’environnement et aux services d amélioration que GDF pourrait rendre après le passage des travaux.
Ceci implique que l’environnement, le service rendu à l’environnement soient valorisés et reconnus jusque dans l’organisation du travail des agents. Je crois savoir que GDF s’y emploie, mais avant que l’usager ne s’en aperçoive, le temps semble long…
Les infractions individuelles contre l’environnement sont sanctionnées
Le règlement interne de l’entreprise est un code de bonne conduite accepté par tous les partenaires sociaux.
Il est rare que l’on y trouve des clauses qui concernent l’environnement, sauf lorsque le législateur intervient, notamment dans les établissements classés.
Il ne serait pas plus contraignant, à mon avis, d’inclure dans le règlement interne d’un garage des normes et de surcroît des sanctions en cas d’infraction, concernant par exemple le traitement des huiles usagées, comme c’est le cas aujourd’hui pour l’interdiction de fumer lors d’une révision d’un moteur.
Les infractions collectives contre l’environnement sont sanctionnées
La responsabilité de F environnement étant l’affaire de tous, elle est à la fois celle de la hiérarchie et celle de la collectivité d’un service, d’un atelier ou d’un établissement.
L’enquête interne, remarquablement dure et lucide sur Tchernobyl dont on a pu avoir connaissance, démontre que la responsabilité collective de tous les dirigeants et du personnel supposé qualifié n’a jamais été assumée, au point que les premiers à avoir fui les lieux au moment où le désastre aurait pu encore être maîtrisé furent les responsables.
L’accident initial – intervenu lors d’une inspection de routine menée en dépit du bon sens – aurait pu être maîtrisé, même en considérant le danger intrinsèque des processus et l’inefficacité des investissements de protection des réacteurs nucléaires de ce type.
En France, le législateur rend le directeur du secteur nucléaire et, derrière lui, chaque patron de centrale nucléaire personnellement et directement responsable de la gestion de l’outil qui leur a été confié.
Mais la responsabilité collective n’est pas seulement le fait d’activités aussi voyantes que le nucléaire. Telle entreprise de nettoyage industriel et de réparation navale en Hollande déverse, consciemment mais en dépit des réglementations nationales et de l’Union européenne, l’équivalent de deux tonnes de métaux lourds, d’acides et de déchets non biodégradables par an dans le delta du Rhin, en priant le ciel que la pollution généralisée (autrement plus importante) qui est le résultat de l’irresponsabilité des quatre Etats riverains fera oublier pendant encore un certain temps le petit détail que ses employés y ajoutent.
Il est clair que tôt ou tard le principe du pollueur-payeur rattrapera l’entreprise en question et quelle risquera à ce moment jusqu’à son existence.
Pourquoi ne serait-il pas plus logique et surtout économiquement plus raisonnable de mettre dès à présent l’ensemble des salariés de {’entreprise, complices dans leur silence sur les retombées négatives sur l’environnement, devant leurs responsabilités en les sanctionnant si nécessaire collectivement ?
Il existe une prime à l’environnement
Le système de boîte d’idées et de primes aux projets d’amélioration de l’environnement est entré dans les mœurs dans les grands groupes japonais (Matsushita, Kanegatuchi Chemicals, Hitachi).
Il n’y a donc aucune raison de ne pas adapter, dans les grands groupes et les PME-PMI en Europe, les systèmes de boîtes à idées, même si ce processus paraît quelque peu obsolète face aux nouvelles exigences de l’environnement.
Les tentatives de cercles d’environnement, qui sont lancés actuellement de façon expérimentale, pourraient assez facilement déboucher sur ce type d’incitation.
Dans l’organisation du travail qui est bien codifiée dans les différents métiers de l’entreprise, on oublie pratiquement toujours la dimension environnement.
Souvent, les entreprises pratiquent une organisation orientée vers 1 environnement, sans s’en rendre compte, et détruisent ailleurs l’environnement sans en avoir conscience.
L’organisation du travail est le baromètre quotidien de la responsabilité pour l’environnement et, ici encore, la mise en place d’une véritable direction des ressources naturelles n’est qu’une question de volonté et d’imagination.
Une réponse pour "L'organisation du travail"
je veux les noms des personnes qui ont fondés organisation du travail dans le domaine industriel au 19e siecle.